Lâcher-prise et famille

Quelques notes de mon intervention à la rencontre "Lâcher-prise" le 19 juillet 2002, au Courtil, Rolle, Suisse.

Introduction

Oui, il est difficile de lâcher-prise !

Il y a quelques semaines, alors que je me préparais à cette rencontre, quelqu'un m'a raconté comment sont capturés les singes. J'aimerais vous le raconter. Comme nous partageons plus de 90 % de notre patrimoine génétique avec eux, leur comportement va peut-être nous inspirer - et nous faire sourire. On capture les singes avec des cacahuètes qu'ils apprécient beaucoup. Voilà comment cela se passe. Les cacahuètes sont placées au fond d'un récipient transparent ayant une encolure assez étroite. Le récipient est fixé à un tronc d'arbre avec des attaches soigneusement dissimulées. Le singe découvre les cacahuètes. Il vient les prendre - met sa main dans le bocal, serre les cacahuètes bien fort, et se prépare à déguerpir avec sa proie. Mais impossible de sortir sa main du bocal ! Serrant fort les cacahuètes pour ne pas les perdre, le singe essaye desespérément de tirer sa main du bocal. Trop tard. Il est pris ! Un filet a déjà été jeté sur lui, etc...: on peut facilement s'imaginer la suite.

Cette histoire me fait sourire, car elle me fait penser à certaines situations où je m'entête, moments où je n'arrive pas à "lâcher", à changer, à accepter...

Mais quels rapports avec la famille ?

Depuis notre entrée dans la vie, nous accumulons des comportements, des croyances, une compréhension du fonctionnement des choses qui nous permettent de fonctionner dans notre entourage, de survivre et de nous sentir aimés.

Pour grandir et évoluer, nos croyances, nos idées sur les choses et sur la vie, nos représentations, doivent évoluer sans cesse. Le flot de la vie et de la croissance nous poussent en avant. Nous sommes constamment bousculés, appelés à nous transformer, au rythme de la transformation de nos cellules, de nos organes. Sans lâcher-prise sur l'ancien et acceptation du nouveau, cette transformation n'est pas possible.

Reprennons l' exemple du singe. Il voit des cacahuètes, il met sa main pour les prendre. S'il arrivait à mettre en cause ce fonctionnement, il pourra trouver un autre moyen de prendre les cacahuètes : en renversant le bocal par exemple ! On ne pourrait plus si facilement le capturer.

Notre mental n'a pas d'autres informations que celles du passé. Pour ne pas rester emprisonné dans le passé, il est donc vital de vivre dans un continuel lâcher-prise de l'ancien, des anciennes croyances, des anciens comportements pour les remplacer par de nouveaux.

Cependant, nos croyances et nos représentations de la vie sont cachées profondément en nous, dans notre subconscient, d'où elles guident notre vie et notre réalité. Souvent, cela suppose un travail pour les débusquer. Une autre exigence sera d'accepter que toutes nos croyances et nos représentations sont relatives. Elles n'ont de valeur que celle que nous leur avons donnée, et de nous avoir accompagnées dans notre vie. Ceci est vrai pour les choses banales comme pour les choses les plus profondes. Toutes les croyances et représentations sont relatives !

Lâcher-prise sur l'ancien suppose donc de faire continuellement le deuil de l'ancien, de ce qui était, de ce que nous croyions, de nos vérités, de nos rêves, pour pouvoir les remplacer par d'autres croyances et par de nouveaux rêves correspondant mieux à notre réalité présente !

La famille, là où se forgent nos premières croyances

Notre famille, (ou une famille de substitution) est notre premier cadre d'expériences et de références dans cette vie. Ainsi, notre famille recèle une mine d'informations sur nous-mêmes, sur nos croyances et notre représentation du monde, notre "cartographie" du monde.

La réalité concrète dans laquelle nous sommes venus nous inscérer dans cette vie, le contexte politique, le pays, la langue, la religion, puis notre mère, notre père, les personnes qui les entouraient, leur famille, etc. sont le contexte dans lequel nous avons formé nos premières idées sur le monde. Pour nous construire, nous avons aussi puisé dans la mémoire cellulaire de nos géniteurs. C'est ainsi qu' une des clefs de la connaisance de soi et de ses croyances est caché dans cet univers familial, cet arbre duquel nous sommes l'un des fruits, cet arbre dans lequel nous avons une place, une fonction et où nous répondons à des besoins, à des attentes, exprimées ou non. (Les attentes les plus agissantes étant souvent celles qui n'ont pas été exprimées !)

Stop, arrêt sur image !

Pour évoluer vers l'harmonie avec nous-mêmes, il semble essentiel que nous prenions des temps pour nous arrêter et regarder notre quotidien, nos difficultés, les turbulences de la vie avec un peu de recul et de distance. "Arrêt sur image ! Dans quel film suis-je entrain de jouer ? Est-ce que j'aime encore mon rôle ? Le sénario me convient-il encore ?"

Et le lâcher-prise sur les anciens shémas qui nous fixent dans un rôle peut commencer...et ouvrir vers le nouveau ! Les exemples et shémas sont infinis car ils correspondent à notre chemin de vie individuel, unique. Dans ces fonctionnements, il n'y a pas de bien ou de mal. Il y a expérience, apprentissage, dépassement : une tâche pour chacun. Comprendre, pardonner, faire le deuil des anciennes émotions, des anciennes souffrances.

Colère et culpabilité nous empêchent de lâcher-prise, nous attachent à l'ancien

Un des bienfaits immédiats d'un travail pour une meilleure compréhension de soi, sera la possibilité d'une nouvelle compréhension de l'autre : des membres de sa famille, qui représentent pour nous une sorte d'archétypes. Nous allons pouvoir découvrir dans quels rôles et quelles croyances notre mère, notre père, nos grands-parents, etc. étaient enfermés. Nous allons mieux comprendre leurs agissements. Cette compréhension permets de pardonner. Le pardon est un acte de lâcher-prise par excellence, il consiste à laisser le passé dans le passé, accepter les enseignements pour nous, libérer les émotions enfouies de nos entrailles pour se sentir plus libre.

Tant de malentendus, de dialogues de sourds, de partis-pris et de maladresses de part et d'autre entravent notre liberté ! Pourtant, il est toujours possible de transformer les souffrances qui nous attachent au passé. Nous expérimenterons alors un surcroît d'amour couler en nous, car les blocages émotionnels empèchent l'amour de circuler.

Libérer le passé

Il est toujours possible de lâcher-pise sur le passé. J'en ai multiples preuves, et des personnes m'ont souvent dit : "Il n'est jamas trop tard pour se libérer de souffrances qui ont conditionné toute une vie ! "

Je ne dis pas que cela est facile, mais c'est entre nos mains. C'est un acte de courage que d'entreprendre ce travail, accepter l'inconfort de laisser tomber d'anciennes protections. Mais ce travail n'a pas besoin d'être fait dans la douleur. Il existe aujourd'hui beaucoup de moyens pour faire ce travail de lâcher-prise dans la joie.

Une des règles d'or pour entreprendre un travail sur soi : ce n'est pas l'autre, c'est moi !

"- Qui m'a poussé dans cette situation impossible ? - Qui m'a rendu malade ? - Qui me pousse en avant, d'une expérience à une autre - dans les impasses, celles qui me forcent à reconnaître, et me poussent à changer ?

- C'est moi-même, bien sûre !"

Lorsque j'ai personellement vraiment pris conscience que c'est moi qui créait ma vie - cela a provoqué en moi un immence choc. Depuis, je n'ai plus arrêté de travailler sur moi et de partager les outils que je découvre !

Le siège du conducteur

Le travail de compréhension, de lâcher-prise sur les anciens fonctionnements nous placent de plus en plus dans le siège du conducteur de notre vie. En le faisant, en assumant de plus en plus notre vie, et en acceptant ce qu'elle nous présente, nous assumons notre vraie part de responsabilité.

C'est un réajustement constant que de nous placer dans notre véritable pouvoir : le pouvoir sur nous-mêmes.

Si nous sommes pleinement responsables de notre vie ... cela ne fait qu'un pas pour nous poser la question: " - Mais depuis quand, depuis quel moment suis-je responsable ? Depuis ma majorité ? Mes sept ans ? Ma naissance ? Depuis ma conception? - Y a-t-il vraiment un début et une fin, ou alors, suis-je dans une continuité ? - Ma vie, dans cet univers dit physique, n'est peut-être qu'un aspect d'une continuité, celle de mon âme, de ma source ? - Mais alors, je l'ai choisie, cette vie ! Et j'ai choisi mes difficultés ! Et j'ai choisi les premiers contextes de ma vie, les richesse et les limitations portées par ma mère, mon père, ma famille, ma lignée ! - Correspondaient-elles à l'état de mon évolution et de mon processus de compréhension ?"

"Ce que vous appelez vie, c'est la tâche active"

De temps à autre, il m'arrive de me ressourcer dans "Dialogues avec l'Ange" (dialogues recueillis par G. Mallasz). J'ai un jour cherché toutes les références des paroles de l'Ange sur la vie et la naissance. Je n'en ai pas trouvé beaucoup. Cependant, à maintes reprises, l'Ange dit : "- la Vie n'est pas ce que vous appelez vie". Le passage que je voudrais citer, pour notre démarche, c'est :
" - Ce que vous appelez vie, c'est la tâche active". Ou encore :
" - De la naissance à la mort, c'est un acte : le service"

Notre famille est un microcosme de la famille humaine et en porte spécifiquement certaines forces et certaines faiblesses, certaines contradictions et déséquilibres. Le terrain de notre "tâche active", de notre "service" pourrait bien commencer là !

Le but de ma vie est caché dans les difficultés de ma famille

Au début du cycle de travail sur la famille, je prends toujours un temps pour que chaque participant puisse formuler en quelques mots comment il voit le but de sa vie. Derrières ces petites phrases-clefs, se cache ce qui a probablement été difficile à vivre dans la famille.

Par exemple, derrière "Je veux prendre ma place" se cache : "Dans ma famille, je n'ai pas pu prendre ma place" - Derrière "Je veux vivre l'amour en harmonie dans mes relations" se cache une réalité familiale dans laquelle la circulation de l'amour et les relations entre les êtres ont été douleureuses, etc.

Ceci laisse supposer que dans la difficultés de notre famille, se trouvent les enseignements pour nous : ce que nous sommes venus travailler et expérimenter.

C'est dans ce contexte que je propose une hypothèse de travail qui est : "j'ai choisi ma famille". Les membres de notre famille devenant en quelque sorte nos maîtres en humanité !

Restituer la grandeur de chacun

Cette démarche de voir notre famille, nos parents comme nos personnes de choix, permet de restituer à chaque membre de sa famille sa grandeur, sa lumière, sa dignité, ce qui le rend unique. J'inclus aussi les enfants : nos enfants aussi sont nos maîtres. Si j'ai choisi ma mère, mes enfants m'ont aussi choisi !

Sortir du shéma de la toute-puissance ou de la culpabilité

Cela a été pour moi un long apprentissage d'évoluer d'un réflexe de protection légitime de mes enfants à l'acceptation des difficultés qu'ils s'attiraient et du chemin qu'ils prenaient dans la vie. Et j'apprends toujours. Mais d'accepter leur chemin et leurs choix m'a permis de lâcher-prise sur la culpabilité et de me regarder moi-même. J'ai accepté que je ne pouvais pas, de mon pouvoir, rendre heureux les autres, les guérir, les libérer. J'ai découvert que, lié au shéma : "je suis victime de ma vie", est son contraire : "je suis responsable de l'autre" , "j'ai toute puissance sur l'autre, il est heureux ou malheureux à cause de moi...." - le fameux triangle victime/sauveur/oppresseur.

Mon point de pouvoir, c'est moi !

En fait, je ne peux pas "faire" le bonheur ni le malheur des autres. Cependant, je peux transformer mon comportement envers l'autre, transformer mon incompréhension, ma peur de l'autre, mes jugements, ma jalousie, ma colère, etc. C'est dans cette mesure que les autres se sentiront mieux autour de moi et en paix avec moi. Ce que je transforme en moi sera également gagné pour ma famille. Mon arbre guérira de plaies et de blessures anciennes, celles que je portais et que j'ai guéries en moi.

C'est en transformant - en lachant prise en moi-même sur le conflit, la rancune, la violence, que je sers mes proches et l'ensemble, et où je vois ma vraie responsabilité. Nous vivons un temps d'urgence, de transformation rapide, d'exacerbation de toutes les tendances qui se manifestent sur la planète. Il est donc urgent de participer à ce chantier : par le travail sur soi-même ! Nous sommes partie du tout, comme notre famille est un microcosme de la famille humaine. Ce que nous délions en nous est délié pour l'ensemble !

C'est pourquoi nous sommes là, c'est pourquoi je vous souhaite une bonne rencontre, un travail ardent, des prises de consciences par tous les moyens qui nous sont présentés dans leur diversité et leur richesse. L'aide est là, de toute part. Merci aux organisateurs de ces journées, merci aux personnes qui prennent soin des repas et de notre confort pour que nous osions entrer dans nos zones d'inconfort avec confiance.

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Hélène von Burg
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